Diagnostics gaz et électricité : peut-on vraiment leur faire confiance ?

08/07/2025

L'importance des diagnostics techniques en location

En matière de location, les diagnostics techniques jouent un rôle essentiel : garantir la sécurité des installations pour les futurs occupants. Diagnostic gaz, diagnostic électrique, DPE… Ces documents sont devenus incontournables dans le processus de mise en location.

Mais sur le terrain, une question revient souvent : peut-on vraiment faire confiance à ces diagnostics ? Nous sommes régulièrement confrontés à des cas où les résultats semblent contradictoires. Un même bien peut être jugé non conforme par un premier diagnostiqueur, puis validé sans aucune anomalie par un second, sans que des travaux aient été réalisés. À l'inverse, certains rapports pointent des "anomalies importantes" jugées non pertinentes par des électriciens ou techniciens expérimentés.

Dans ce contexte flou et parfois contradictoire, il devient urgent de réfléchir à des solutions plus fiables.

exemple de Diagnostics gaz et électricité

Le diagnostic : une interprétation, pas une science exacte

Les diagnostics techniques (électricité, gaz, DPE, etc.) sont encadrés par des normes. Les diagnostiqueurs doivent être certifiés, formés et tenus à une obligation de moyens. Et pourtant, les écarts d'analyse sont fréquents, notamment sur les diagnostics électricité et gaz, qui devraient pourtant reposer sur des éléments mesurables et concrets.

Pourquoi de tels écarts d'interprétation ?

Pourquoi de tels écarts ? Parce qu'un diagnostic n'est pas une pure opération mécanique. Malgré l'existante des grilles d'évaluation, en pratique, le diagnostic reste une interprétation. Et comme toute interprétation, elle peut varier selon la rigueur, la prudence ou l'indulgence de celui qui la réalise. Certains seront plus stricts et prudents, relevant chaque anomalie même mineure, tandis que d'autres feront preuve d'indulgence ou privilégieront une lecture plus pragmatique des normes.

Peut-on parler de fiabilité et objectivité quand l'analyse dépend fortement du regard, des compétences et de l'expérience du technicien ?

Des diagnostics parfois complaisants… et difficilement contrôlables

L'une des situations les plus préoccupantes concerne les rapports de diagnostics complaisants. Lorsqu'un premier diagnostic gaz ou diagnostic électrique fait apparaître des anomalies sérieuses, nous refusons naturellement de mettre le bien en location tant qu'il n'est pas sécurisé. C'est notre devoir en tant que gestionnaire locatif.

Le problème des seconds diagnostics "miraculeux"

Mais il arrive que des propriétaires, mécontents ou pressés, sollicitent un second diagnostiqueur qui, comme par miracle, fournit un rapport vierge, sans mention d'anomalie… alors que rien n'a été réparé.

Par ailleurs, nous constatons aussi que de nombreux propriétaires, bien qu'ils ne soient pas professionnels du métier, s'improvisent électriciens en tentant de corriger eux-mêmes certaines anomalies signalées. Ils remplacent par exemple des douilles vétustes, isolent des câbles apparents ou changent des prises cassées, sans toujours garantir une mise à la terre conforme et sécurisée.

L'absence de contrôle sur site

Dans ces situations, faute d'expertise, nous insistons pour obtenir un diagnostic à jour après ces interventions. Or, il arrive que certains propriétaires obtiennent ce nouveau diagnostic sans qu'aucun technicien ne se déplace réellement sur place, ce qui remet en cause la fiabilité du contrôle.

La réalité est claire : malgré des normes encadrées, les diagnostics techniques ne sont pas toujours aussi objectifs et fiables qu'ils devraient l'être, ce qui complique fortement le travail du gestionnaire qui peut être tenu responsable de la sécurité des biens en location.

À l'inverse : quand le diagnostic est trop strict ou déconnecté du terrain

Autre cas tout aussi problématique : certains diagnostiqueurs appliquent une lecture extrêmement rigoureuse ou théorique des normes, en pointant des anomalies que des professionnels du terrain (électriciens, techniciens gaz) jugent minimes, compensées ou sans réel danger.

Exemples d'anomalies contestables

Par exemple :

  • Une absence de terre sur une prise secondaire, alors qu'un disjoncteur différentiel performant protège l'ensemble du circuit.
  • Une installation conforme à une ancienne norme encore valide, mais jugée non sécurisée selon le diagnostiqueur.

Dans ces cas, l'artisan qualifié, parfois avec 20 ou 30 ans d'expérience, atteste de la sécurité de l'installation, mais le diagnostic maintient une anomalie "réglementaire" qui bloque la location.

Qui croire : le diagnostiqueur ou l'artisan ?

C'est précisément à ce niveau que se pose un véritable problème. Aujourd'hui, c'est le diagnostic réglementaire qui fait foi d'un point de vue juridique. Même si un professionnel certifié apporte un avis argumenté et une analyse technique rassurante, le rapport du diagnostiqueur l'emporte.

Ce décalage complique notre rôle :

  • Faut-il demander des travaux coûteux pour des anomalies peu graves ?
  • Faut-il refuser une location sur un risque purement théorique ?
  • Peut-on aller contre l'avis d'un artisan qui connaît le terrain bien mieux que certains diagnostiqueurs fraîchement certifiés ?

Notre positionnement professionnel face à cette incertitude

Face à ces dérives dans un sens comme dans l'autre, en tant que professionnels nous avons une ligne de conduite claire :

Nos principes de sécurité

  • Priorité à la sécurité des occupants ;
  • Pas de location avec des anomalies critiques ou non levées ;
  • Travail avec des diagnostiqueurs de confiance, rigoureux, indépendants ;
  • Recours possible à un électricien ou un technicien gaz qualifié pour confirmer ou nuancer un diagnostic contesté.

Transparence avec les propriétaires

La transparence avec les propriétaires est également cruciale. Nous devons leur expliquer que la conformité sur papier ne garantit pas la sécurité quand la vétusté est visible à l'œil nue, tout comme les anomalies non justifiées mentionnées ne nécessitent pas toujours des travaux lourds mais doivent être évaluées par un technicien certifié afin de rassurer les futurs occupants.

pose d'un diagnostic gaz et électricité

Vers une réforme nécessaire ?

Ce manque d'objectivité des diagnostics techniques est aujourd'hui un angle mort de la politique du logement. Pour rétablir la confiance, plusieurs pistes pourraient être explorées selon les experts du secteur immobilier :

  • Une harmonisation plus stricte des critères de contrôle et des outils de mesure.
  • Un contrôle accru des diagnostiqueurs et des sanctions en cas de manquements répétés.
  • Une base de données nationale croisant les diagnostics émis pour détecter les incohérences.

Conclusion : responsabilité, bon sens et vigilance

Les diagnostics gaz et électricité ne sont ni infaillibles, ni totalement objectifs. Entre excès de zèle et complaisance, ils laissent parfois place à trop d'interprétation. En tant que professionnels de la gestion locative, nous devons naviguer avec rigueur, cohérence et sens des responsabilités, en veillant à ne jamais mettre en danger la sécurité d'un locataire, même si cela implique de refuser un dossier ou de remettre en question un rapport.

La fiabilité des diagnostics est aujourd'hui perfectible, mais en travaillant avec les bons partenaires et en assumant notre rôle de filtre, nous pouvons continuer à défendre des mises en location responsables.

Pour plus d'informations sur nos services de gestion locative et notre approche de la sécurité, contactez-nous.

Vous souhaitez être accompagné dans la gestion de vos biens ?
Je veux être contacté !

Vous aimerez aussi ces articles de blog  :