Se porter caution : ce qu’il faut vraiment savoir avant de s’engager

22/10/2025

Se porter caution pour un proche ou un ami peut sembler un acte naturel, voire généreux. Pourtant, cet engagement vous lie juridiquement, souvent pour plusieurs années, et peut impacter lourdement vos finances.

Avant de signer quoi que ce soit, voici ce que vous devez vraiment comprendre.

Qu’est-ce que cela signifie concrètement ?

Se porter caution, c’est s’engager à payer les dettes d’une autre personne si elle ne le fait pas elle-même. Dans le cadre d'une location, cela couvre :

  • les loyers impayés,
  • les charges,
  • les réparations locatives,
  • voire les frais d’occupation en cas de départ tardif.

Il existe deux types de caution :

  • Caution simple : le bailleur doit d’abord poursuivre le locataire.
  • Caution solidaire (la plus fréquente) : en cas d’impayé, le bailleur peut s’adresser directement à la caution, sans passer par le locataire.

Un véritable engagement juridique

En signant un acte de cautionnement, vous devenez contractuellement responsable :

  • Vous pouvez être tenu de rembourser des sommes importantes, sans délai.
  • L’engagement s’étend souvent à plusieurs années (bail initial + renouvellements).
  • En cas de colocation, vous pouvez être responsable de l’ensemble des dettes, même si vous ne garantissez qu’un seul occupant.
une personne se porte caution du logement

Les risques à ne pas sous-estimer

Avant d’accepter de vous porter caution, il est important de prendre pleinement conscience des conséquences financières que cela peut entraîner. Derrière un engagement en apparence simple, les risques peuvent être bien plus importants qu’on ne l’imagine :

Un risque financier réel

Si le locataire ne paie plus, vous devrez rembourser à sa place. Les dettes peuvent atteindre plusieurs milliers d’euros, y compris les indemnités d’occupation si le locataire refuse de quitter le logement après la résiliation du bail.

Un engagement parfois sous-estimé

Beaucoup de personnes signent plusieurs engagements de caution, parfois pour plusieurs enfants ou amis, sans mesurer l’effet cumulatif

Un seul incident peut déséquilibrer votre propre budget.

Les points à vérifier avant de signer

Avant de vous engager, assurez-vous de :

  • Lire attentivement le contrat de cautionnement (ou le faire relire par un professionnel).
  • Vérifier la durée d’engagement, elle doit être indiquée clairement. Elle couvre souvent le bail initial + plusieurs renouvellements (jusqu’à 6 à 9 ans).
  • Connaître la situation financière du locataire : a-t-il des revenus réguliers ? est-il financièrement stable ?
  • Demander à être informé en cas de retard de paiement, ce que le bailleur est tenu de faire.

Bon à savoir : Si l’acte de caution ne précise pas la durée, il est considéré comme étant à durée indéterminée. La caution peut alors mettre fin à son engagement à tout moment. Elle en informe alors le bailleur et reste engagée pour les sommes dues jusqu’à la fin du bail en cours.

Existe-t-il des alternatives pour le locataire ?

Oui, plusieurs solutions peuvent éviter à un proche de vous solliciter comme caution :

  • Garantie Visale : une caution gratuite proposée par Action Logement (sous conditions).
  • Assurance loyers impayés (GLI) : souscrite par le bailleur (souvent incompatible avec une caution).
  • Garants privés : solutions comme Garantme, Unkle… payantes, mais plus souples.
un couple se met garant d'un logement

Conclusion

Se porter caution n’est ni symbolique, ni sans conséquences. C’est un engagement juridique et financier solide qui peut impacter votre situation pendant plusieurs années.

Avant de signer, posez des limites claires, informez-vous sur les risques, et assurez-vous d’avoir la capacité à faire face à un éventuel défaut du locataire.

Parfois, il vaut mieux dire non franchement, que s’exposer à des difficultés financières pour avoir voulu trop aider.

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